La demi-finale de l’UEFA Champions League a vu l’Inter Milan émerger en tant qu’équipe plus mature et plus posée, battant son rival, l’AC Milan, sur cette double confrontation. Ce triomphe a non seulement marqué son entrée en finale de la Champions League à Istanbul, mais représente aussi un tournant dans l’histoire européenne récente de l’Inter, entachée par un manque de régularité, des incertitudes et des occasions manquées.

Cette victoire 1-0 de l’Inter était un témoignage de leur montée en puissance, démontrant une maturité qui leur avait tant échappé les années précédentes. Même lorsqu’ils avaient remporté le Triplé sous José Mourinho, le niveau d’assurance qu’ils ont affiché lors de ce match avait rarement été vu. Leur confiance et leur contrôle sur le terrain ont permis de braver leurs démons, ils ont joué non seulement avec leurs forces, mais au meilleur de leur potentiel.

La clef du match pour l’Inter Milan : assumer ses principes

Très vite, un moment crucial du match est apparu, douze minutes après le début de la rencontre, lorsque Theo Hernandez a réussi à prendre le ballon à Nicolo Barella de l’Inter Milan. Cela s’est transformé en une occasion prometteuse pour Brahim Diaz, du côté de l’AC Milan. Le spectre des anciens démons de l’Inter flottait sur le Stade Giuseppe-Meazza. Pourtant, le tir a été mal ajusté, laissant le gardien de l’Inter, Andre Onana, se saisir du ballon facilement. Cette frayeur passée, c’était finalement le seul tir cadré que l’AC Milan a réussi tout au long du match.

L’approche tactique de l’Inter était un mélange de prudence et d’affirmation de ses principes. Les joueurs de l’Inter Milan ont laissé leurs adversaires réaliser uniquement cinq tirs au total, quand ces derniers ont ouvert le feu par 15 fois. La tension sur le terrain semblait peser plus lourdement sur les épaules de l’AC Milan qui n’a pas su libérer son jeu, bien que l’Inter possédait une avance de 2-0 gagnée lors du match aller. Les Nerazzurri, solides, ont su tenir la rencontre.

Le milieu de terrain expérimenté de l’Inter Milan, composé de Henrikh Mkhitaryan, Hakan Calhanoglu et Barella, a joué un rôle décisif dans le contrôle de la rencontre. En termes de tactique, la décision de l’entraineur Simone Inzaghi de presser haut et de jouer depuis l’arrière lorsque cela était possible a également contribué de manière significative à leur victoire. La défense de l’Inter, de son côté, dirigée par Alessandro Bastoni, l’un des meilleurs défenseurs centraux d’Europe, a permis un jeu plus libéré vers l’avant. Onana, qui était gardien remplaçant la saison dernière à l’Ajax, a livré une prestation de haut niveau, tout comme Matteo Darmian, un joueur polyvalent qui a prouvé sa valeur lors du match. L’Inter a déroulé, une classe au-dessus. Milan, en Europe, est bien bleu et noir.

Une conclusion parfaite

Le point culminant de la rencontre s’est présenté après des choix forts d’Inzaghi. Effectivement, le technicien a pris la décision de faire entrer un Romelu Lukaku frais dans les 25 dernières minutes. Un coup de maître stratégique. Ce dernier a délivré une passe décisive à son ami Lautaro Martinez qui a mis fin aux espoirs des joueurs de l’AC Milan.

Quel que soit le résultat à Istanbul, en finale, où ils affronteront soit Manchester City soit les champions en titre du Real Madrid, l’Inter Milan a prouvé qu’ils sont, à nouveau, une force avec laquelle il faut composer en Europe. Bien loin de l’équipe autrefois tourmentée par des occasions manquées, ce nouvel Inter Milan a montré qu’ils étaient à présent « trop matures » pour retomber dans ces travers. Ils peuvent désormais se produire sur les plus grandes pelouses avec cette maturité retrouvée, et, quel que soit le résultat, ils resteront fidèles à leurs principes.

Philippe Szelag